Contes de Noël
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Anael
Nestor le pingouin
Bonbon Rose
7 participants
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Contes de Noël
C'était la nuit de Noël, et dans la maison endormie,
Pas un geste, pas un mot, pas même le bruit d'une souris.
Sur la grande cheminée, on avait accroché les bas.
Tout dormait, calme et muet, en attendant Saint Nicolas.
Les enfants étaient tout blottis, bien au chaud dans leur petit lit,
La tête pleine de rêves bleus, de jouets et de sucreries.
Maman, coiffée de son fanchon, et moi de mon très grand bonnet
Venions aussi de nous coucher pour cette longue nuit d'hiver.
Mais voilà que dehors éclate un tel fracas,
que je saute du lit constater les dégâts...
Rapide comme l'éclair, je cours à la croisée,
J'ouvre grands les volets, et reste bouche bée.
La lune qui brillait sur la neige alentour
Donnait à toute chose la clarté du plein jour.
A mes yeux étonnés, tout à coup que voici ?
Un minuscule traîneau, et huit rennes jolis,
Un vieux cocher charmant, si vif, si délicat,
Qu'aussitôt je compris : c'était saint Nicolas.
Les rennes, comme l'éclair, filaient dans la nuit bleue,
Saint Nicolas sifflait, appelait chacun d'eux :
« Allez Fringant, Aiglon ! Allez Fougueux, Gagneur !
Vite Comète, Cupidon ! Vite Mercure, Danseur !
Montez haut sur le toit, et sur la cheminée !
Encore plus vite ! Encore plus haut ! Allez ! Allez ! »
Comme les feuilles sèches emportées par le vent,
Rencontrant un obstacle, montent en tourbillon,
Sur le faîte du toit les rennes se posèrent,
Entraînant derrière eux le traîneau plein de jouets.
Alors, en un instant, j'entendis tout là-haut
Le doux martèlement de leurs petits sabots.
Je fermai la fenêtre, et me retournant vite,
Je vis saint Nicolas venu faire sa visite,
Tout de fourrure vêtu, par le froid engourdi,
Ses vêtements couverts de cendres et de suie.
Son grand sac de jouets il tenait sur le dos,
Tout comme un colporteur chargé de son ballot.
Son front : comme il brillait ! Ses yeux : comme ils riaient !
Ses joues : deux roses rouges, son nez : une cerise !
Sa drôle de petite bouche avait tout l'air d'un coeur,
Et sa barbe était blanche comme un buisson de givre.
De sa pipe montaient des ronds de fumée grise
Qui couronnaient sa tête comme de grandes fleurs.
Ses joues étaient vermeilles, et son ventre tout rond
Quand il riait très fort, faisait de petits bonds.
Il était guilleret comme un lutin des bois,
Et lorsque je le vis, je ris bien malgré moi.
Il me fit un clin d'oeil, d'un air réjoui,
Et je compris bientôt que c'était un ami.
[url=http://www.hiboox.com/lang-fr/image.php?img=38yd7ugt.gif]
Il ne dit pas un mot, mais se mit à l'ouvrage
Et remplit tous les bas, pour plaire aux enfants sages.
Puis il leva le doigt contre son petit nez,
Fit signe et s'en alla, hop ! par la cheminée.
Sautant dans son traîneau, il partit en sifflant,
Et ils s'envolèrent tous comme duvet au vent.
Je l'entendis crier, en même temps qu'il s'enfuit :
« Joyeux Noël à tous ! et à tous, bonne nuit ! »
Poème de Clement Clarke Moore
traduit par Monique Chassagnol
tiré de "La nuit de Noël"
édition Rouge et Or
Re: Contes de Noël
Roh j'adore les contes moi madame Boh y'a touplin de légendes sur la nuit de noël,à savoir ke durant la nuit de noël les animos peuvent parler et ke les lieux précis où sont enfouis des trésors sont éclairés comme des phares par les étoiles (enfin c'est keskon dit par chez moi hein )
Nestor le pingouin- Fleur de Bronze
- Nombre de messages : 807
Re: Contes de Noël
Un beau conte de noel! Dis donc, est-ce que les contes sont-ils supposés de rimer ?
Re: Contes de Noël
Anael a écrit:pas forcément , c'est l'auteur qui à voulu sa , je pense .
Je me rapellle dans Le grincheux, le narrateur rimait
Re: Contes de Noël
Anael a écrit:LE narrateur faisait des rimes ..... ( le narrateur rimer sa veut rien dire ....)
Ah ok, merci du renseignement
Re: Contes de Noël
vraiment de circonstance et si ca peut redonner a certains lenvie de croire a la magie de noel temps mieux c'est bien bon tout ca
fourmi- Fleur Millénium
- Nombre de messages : 13648
Re: Contes de Noël
La neige tombait sur la ville sans faire de bruit. Le petit chat marchait dans la neige sans faire de bruit. Les flocons saupoudraient de blanc ses poils roux.
La rue était déserte.
C'était la nuit de Noël.
Bientôt les douze coups de minuit allaient sonner pour la plus belle nuit de l'année.
Mais le petit chat ne le savait pas. Il n'avait que trois mois et avait encore beaucoup de choses à apprendre. Surtout cette nuit où il faisait si froid… et qu'il ne savait pas où se nicher pour dormir. Il était seul pour se débrouiller, si seul et si ignorant des astuces. Ce n'est pas comme ce gros matou gris de tout à l'heure qui l'avait chassé du coin chaud où il s'était blotti. Il en savait des choses, lui, mais alors quel sale égoïste ! Croyez-vous qu'il aurait partagé ce qu'il était en train de manger ?
" Va pleurnicher ailleurs" lui avait-il dit.
Aussi, le petit chat marchait seul dans la rue. Il avait faim, il avait froid. Et il regardait les fenêtres éclairées derrière lesquelles il devait faire bon vivre.
Entendit-il sonner les douze coups de minuit ? Ca n'est pas sûr, mais par contre, il entendit parfaitement quelque chose passer au-dessus de lui, comme le vol d'un gros oiseau. Il s'aplatit au sol de frayeur ; quand il osa relever le museau, un drôle d'engin venait de se poser sur la maison d'en face.
Il n'avait jamais rien vu de pareil !
Et maintenant voilà qu'un gros bonhomme tout en rouge en sortait avec un sac sur le dos.
Et devant le drôle d'engin, deux grands rennes se mettaient à parler au bonhomme tout en rouge :
- Fais attention Père Noël, disait l'un, la cheminée n'a pas l'air bien solide !
- Te mélanges pas dans ta liste, disait l'autre, ici c'est des rollers et une panoplie de "Mulan".
- Mais oui, mais oui… Vous n'allez pas commencer à me surveiller quand même ! Vous savez bien que je ne me trompe jamais.
D'en bas, le petit chat ne pouvait pas voir si ce bonhomme avait une barbe blanche. Il lui trouva quand même une ressemblance avec le bonhomme en manteau rouge des images qu'il voyait partout dans la ville depuis quelques jours.
Mais que faisait-il donc là-haut ?
Pour en avoir le cœur net, il décida d'aller voir ça de plus près.
… Oui, mais comment faire pour monter ? En passant par les escaliers ? C'est que le petit chat gardait le souvenir cuisant des méchants coups de pied qu'on lui donnait quand il voulait rentrer dans une maison.
Il fit donc le tour de l'immeuble, et finit par trouver un endroit pour grimper jusqu'au au premier étage. Ce ne fut pas très difficile.
Restaient deux autres étages… et avec des pattes gelées, c'était pas évident !
Il lui fallut sept essais avant d'arriver en haut. Sept essais dont quatre moments d'équilibres acrobatiques, trois griffes arrachées, et un rétablissement miraculeux.
Mais ça y était, il était sur le toit, il allait savoir.
L'engin était toujours là. Les rennes bavardaient entre eux de choses que le petit chat tout essoufflé ne comprenait pas… Il était question d'une liste avec des noms de garçons et de filles, d'horaire à suivre, d'adresses, etc.
Le petit chat se dirigea sans bruit vers l'engin.
C'était plein de sacs dedans. Et plein de paquets aussi. Des gros, des très gros même, des plus petits, des minuscules. Tous avaient des couleurs joyeuses et scintillantes qui lui donnèrent envie de jouer avec. Il sauta hardiment dessus. Malheur ! Une petite musique se déclencha sous ses pattes. Le cœur battant, il s'enfuit au fond du traîneau où il trouva un sac à demi-ouvert pour se cacher.
C'était tout sombre dedans, mais il y faisait chaud et doux. Le petit chat sentit des poils contre lui. Il renifla pour comprendre si c'était un autre chat ou un des ces monstres de chien, mais comme ça ne sentait ni l'un ni l'autre et que ça ne bougeait pas, il se blottit tout contre, rassuré. Puis il attendit.
Dehors un renne parla :
- Ca doit être un appareil de musique qui s'est encore déclenché tout seul !
Puis la voix du vieux bonhomme à l'habit rouge retentit, sonore et joyeuse :
- Allons-y mes amis, au suivant de la liste !
Le petit chat sentit tout bouger autour de lui. Il eut la sensation de s'envoler puis quelques instants après, un coup de frein suivi d'un choc le déséquilibra. Son cœur tapait fort. Dehors, le vieux bonhomme riait :
- Ah ! Ah ! Ah ! Cette fois, la cheminée est large, je vais pouvoir descendre à l'aise !
Le petit chat commençait à sortir le museau dehors quand tout bascula brusquement. Secoué de droite et de gauche, il roula dans le sac, parmi les paquets qui l'écrasaient.
Une grande descente dans le vide lui remonta l'estomac dans le gosier… il miaula fort. Une main l'attrapa par la peau du cou. Un grand rire résonna à ses oreilles.
- Mais qu'est-ce que je vois là ! Mais croyez-vous, ça !... Un passager clandestin!
Le bonhomme en habit rouge le tenait en l'air, en riant très fort. Ses yeux riaient autant que sa bouche.
- Tu as donc voulu savoir comment je m'y prend pour faire ma tournée ?
Mais le petit chat était effrayé. Et il avait si faim et si froid qu'il miaulait à s'en étrangler et qu'il tremblait à en claquer des dents.
- Dis-moi, dis-moi, tu n'as pas l'air si courageux que ça pour un petit curieux ! Il suffit qu'on te découvre pour que tu appelles maman au secours ? Allons, voyons je suis le Père Noël, tu n'as rien à craindre de moi. Bien sûr, je devrais te punir de m'avoir suivi, alors que personne ne doit accompagner le Père Noël pendant sa tournée, mais comme tu viens de me donner une très bonne idée, je ne dirai rien et je vais même te garder un petit moment avec moi.
Et le Père Noël le mit dans la grande poche de son manteau.
C'était doux à l'intérieur, et c'était chaud. Le petit chat s'y trouva bien de suite.
Il ne savait pas encore qu'il allait vivre ce qui sera la nuit la plus extraordinaire de son existence. Ah, si seulement il n'avait pas cette faim atroce au ventre !
Il se redressa pour sortir le nez et pousser un petit miaulement de détresse… Peut-être que ce gentil bonhomme comprendra son problème…
- Veux-tu bien te taire, tu risques de réveiller les enfants ! Si tu veux m'accompagner, il faut rester silencieux. Aussi silencieux que la neige qui tombe.
Le bonhomme était en train de déposer des paquets auprès de deux paires de chaussons, tout petits, si petits qu'ils disparaissaient sous les paquets.
- Tu vois, ici c'est pour Mélanie ; elle a commandé un poney en peluche et une piscine magique. Là c'est pour Eric, il a demandé un "établi de moulage" et une "batmobile". Et regarde comme ils sont gentils tous les deux, ils ont laissé une tasse de lait et des biscuits pour moi. Ils savent que je suis un peu gourmand, tu comprends, et puis ça me redonne des forces… Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?
Le petit chat s'était jeté sur le lait et qu'il le lapait en s'étranglant tellement il allait vite.
De retour au traîneau, le Père Noël s'approcha des rennes avec un air mystérieux.
- Regardez qui va passer la nuit avec nous !
Il sortit de sa poche une petit boule de poils ébouriffés et aux babines barbouillées de lait.
- Il avait si faim, le pauvre chaton, que j'ai partagé mon goûter avec lui… enfin, disons qu'il m'en a laissé quelques gouttes ! Allez les rennes, aux suivants.
Le petit chat garda les yeux écarquillés toute la nuit. Jamais il n'avait vu autant de belles choses, jamais il n'avait vu autant de couleurs scintillantes, jamais il n'avait vu autant de jouets, et jamais il n'avait crû que quelqu'un pouvait avoir autant de joie à déposer dans les maisons toutes ces merveilles.
A la fin de sa tournée, le Père Noël rentra dans une demeure où brillait une lampe de chevet dans une chambre. Des pantoufles de grand-mère attendaient près du lit.
- Tu vois, ici habite une gentille mamy qui m'a écrit pour me demander un cadeau. Elle voudrait quelque chose qui puisse la distraire pendant ses longs jours solitaires, et qui en même temps attirerait ses petits enfants pour qu'elle les voit plus souvent. Alors j'ai pensé à toi. Tu seras heureux ici, regarde comme tout est accueillant. Tu seras bien au chaud et je suis sûr que tu te régaleras… les grand-mères savent si bien faire la cuisine ! Mais chut… ne dis à personne que tu m'a accompagné cette nuit.
Il déposa doucement le petit chat dans une pantoufle, lui fit un gros bisou, et attendit qu'il s'endormit, le museau niché dans les pattes, le cœur à jamais étoilé de cette merveilleuse nuit de Noël.
Auteur : Michèle Joubert
Re: Contes de Noël
Il avait neigé sur Terre, toute la journée du 24 décembre. Aussi, quand arriva le soir, un manteau blanc recouvrait le sol.
En haut, le Père Noël qui était un peu frileux, regardait tout cela d'un air songeur. Il savait par expérience que la nuit allait être froide.
Il ne se trompait pas. Une bise glaciale se leva, gelant la neige et formant des cristaux étincelants sur le paysage blanc.
- Allons donc, se dit le bon vieux, c'est le moment de rajouter une doublure de laine à mon costume et de me préparer pour la tournée.
Il était 22 heures et les lutins chargeaient tous les jouets et les cadeaux dans l'immense traîneau. Dehors, les rennes se nourrissaient avant le départ de minuit. La maison du Père Noël était sens dessus-dessous. D'ailleurs plus la date de la grande nuit magique avait approché, plus le désordre avait augmenté. Il y avait des jouets partout. Il faut dire que Père Noël craignait tellement d'en manquer qu'il préférait prendre ses précautions et en avoir trop que pas assez.
On en trouvait jusque dans la penderie ! Pas facile dans ces conditions d'accéder aux vêtements. Père Noël écarta du pied quelques paquets, histoire d'y voir plus clair pour prendre son beau costume rouge, mais ce ne fut pas suffisant. Alors Père Noël retroussa ses manches et fit place nette en sortant tous les jouets qui encombrait l'armoire.
Peine perdue, pas de costume rouge en vue !
- Tiens donc ! Pourtant il me semblait l'avoir posé ici après ma tournée de l'an dernier… C'est ma mémoire qui doit me jouer des tours.
Il referma la penderie après avoir éloigné un paquet de friandises multicolores qui gênait encore, et partit chercher le costume rouge dans l'atelier de jouets.
Le bric à brac qui régnait dans cette pièce était impressionnant malgré le rangement qu'avaient commencé les lutins. On ne pouvait y marcher qu'en enjambant à droite et à gauche… Père Noël enjamba donc, déplaça, redressa et réussit à atteindre le placard qui servait de fourre-tout.
- Je serais étonné qu'il soit là-dedans, mais sait-on jamais…
Il n'y était pas.
Ca devenait gênant cette histoire, parce qu'à force, il était dix heures et quart !
Peut-être qu'en remplaçant le costume par un survêtement… Non ! Avait-on déjà vu un Père Noël en survêtement ? Si encore il avait été rouge, mais même pas, il était d'un bleu tout ce qu'il y avait de plus bleu !
Une demi-heure de plus passa ainsi en recherches qui ne donnèrent rien. Impossible de trouver le précieux costume rouge !Alors le vieux bonhomme s'énerva. Tout ce qu'il avait réussi à trouver c'était son écharpe, une écharpe bien jolie d'ailleurs, toute douce pour passer sous sa barbe blanche… mais enfin, une écharpe ne fait pas un habit !
Quand onze heures sonnèrent à la pendule, le Père Noël se décida à appeler ses rennes. Peut-être auraient-ils une bonne idée… ça leur arrivait parfois.
- Si je ne retrouve pas ce costume, c'est une catastrophe planétaire qui nous attend !
Tout d'abord les rennes crûrent à une plaisanterie, mais en voyant la tête du Père Noël, ils comprirent que l'affaire était grave. Ils étaient prêts pour le grand départ, harnachés de pied en cap, les sabots bien lustrés, les grelots au cou bien étincelants, une chaude couverture sur le dos.
- Et c'est maintenant que tu nous le dis !
- Je le dis… je le dis quand je peux ! Il fallait bien que je prenne le temps de chercher !
- Mais tu as vu l'heure ! Dans trois-quarts d'heure il faut partir !
- Comme si je ne le savais pas ! Donnez-moi plutôt une idée au lieu de dire des choses qui n'avancent à rien !
- Ben, comme ça, on n'en a pas !
- Comment ça vous n'avez pas d'idée ! Comment ça ! Depuis le temps qu'on travaille ensemble pour les Grandes Nuits de Noël, c'est la première fois que je vous demande de l'aide et tout ce que je m'entends dire c'est "débrouille-toi" !
- On n'a pas dit ça.
- Mais si ! Mais si !
Le Père Noël venait de se mettre en colère tout d'un coup. Le sang lui était monté au visage et il s'essoufflait à marcher vite dans tous les sens.
- Je vous félicite ! Vraiment je vous félicite ! criait-il. Il y a des centaines de rennes qui voudraient être à votre place pour avoir l'honneur de tirer mon traîneau, et vous , vous êtes là à vous gratter la tête sans qu'aucune idée n'en sorte ! Bravo !
- C'est quand même pas de notre faute, gémit un renne accablé par la tournure que prenait l'événement. Si tu rangeais mieux tes affaires…
- La question n'est pas là, elle est qu'il faut trouver une solution et non une raison au problème !
Pendant ce temps, les aiguilles de la pendule tournaient. Il était à présent onze heure et quart. Un renne s'avança.
- J'ai peut-être le temps de faire un aller et retour en bas pour louer un costume de Père Noël, comme ils en font pour ceux qui veulent se déguiser.
- Comment ça ! dit le vieux bonhomme choqué. Il y en a qui osent porter un habit comme le mien ?
- C'est-à-dire que…
- Quoi, c'est-à-dire ?
Les rennes baissèrent le nez. Apparemment, le Père Noël n'était pas au courant du sacrilège.
- Trouvez-moi une idée plus intelligente ! dit-il
Subitement un renne se rappela d'une lettre envoyée il y a deux ans par une petite fille. Elle disait :
" Je t'aime tellement fort Papa Noël, que j'ai pensé à te faire un joli costume pour le cas où tu abîmerais le tien pendant ta distribution de joujoux. Il est tout rouge avec des parements blancs comme celui que tu as. J'ai fait aussi un bonnet avec un gros pompon et je t'ai tricoté des gants en laine bien chaude pour que tes mains ne gèlent pas. Tu pourras le prendre quand tu passeras chez moi, il t'attendra tous les ans à côté de la cheminée avec deux grandes bottes fourrées que j'ai prises à mon grand-père et que j'ai repeintes en rouge pour être assorties.. Elles étaient noires tu comprends.. Je t'embrasse très très fort."
- Et où habite cette adorable petite fille ? demanda le Père Noël
Il avait l'habitude de garder dans une gigantesque armoire toutes les lettres qu'il recevait. Elles y étaient classées par commande. Il suffisait donc de savoir ce qu'avait commandé cette petite fille. Hélas, personne ne s'en souvenait.
- C'est forcément un truc de fille, dit un renne.
- Ah oui ? Ca c'est une remarque puissante ! dit le Père Noël agacé. Des trucs de filles, il y en a cent mille au moins !
Il jeta un coup d'œil à la pendule. Elle indiquait onze heures 25. Il ne restait plus que vingt minutes avant le départ.
C'est alors qu'une petite voix retentit.
- Je peux vous aider.
Toutes les têtes se tournèrent vers un lutin qui s'était avancé. C'était le plus petit de tous, le plus rapide, le plus silencieux aussi. C'est à peine si on faisait attention à lui tant il était discret.
- Comment t'appelles-tu ? demanda le Père Noël
- Gerdinn.
- Et bien Gerdinn, nous t'écoutons.
Le petit lutin se redressa.
- J'ai remarqué que dans les commandes, on demandait de plus en plus d'ordinateurs. Alors un jour, parmi ceux que tu préparais, j'en ai mis un de côté… Oh! pas pour moi… je n'aurais pas osé, mais pour t'aider dans ton travail. C'était il y a trois ans. Et j'y ai compilé toutes les commandes que tu classes dans l'armoire.
Etonnés, le Père Noël et les rennes se regardèrent sans comprendre.
- Ca fait que je peux retrouver l'adresse de la petite fille, conclut le lutin. En demandant une recherche sur les mots "costume rouge" et "parements blancs" on arrivera sur la commande de la petite fille, et donc sur son adresse.
Là, le Père Noël resta sans voix.
- Ne bougez pas, dit le lutin, j'en ai pour quelques secondes.
Oh ! Personne ne risquait de bouger, paralysés comme ils l'étaient par la stupeur.
Deux minutes après, le lutin revenait avec l'adresse. Et comme tout le monde était resté dans la position de stupeur, il frappa dans ses mains en criant :
- Allez ! Allez ! Il est déjà minuit moins vingt !
C'est quand même le Père Noël qui reprit le premier ses esprits. Il attela ses rennes à un ancien traîneau qui, bien que vieux, avait au moins l'avantage d'être vide et donc rapide. Ainsi réussit-il à revenir de chez la petite fille à minuit moins dix avec le précieux costume.
Pendant qu'il s'habillait, les rennes s'attelèrent vite au traîneau chargé de jouets. Les lutins redressèrent quelques paquets mal rangés, la hotte fut posée dessus.
Quand Père Noël revint au traîneau, tout le monde éclata de rire.
- Et qu'est-ce que j'ai de si drôle ?
Il avait que si le costume était bien rouge, le bonnet avait bien le pompon, les parements étaient bien blancs, en revanche la coupe était de travers et la taille deux fois trop petite! Si bien que le pauvre Père Noël avait son gros ventre comprimé et les bras qui dépassaient des manches du costume. Par contre, le bonnet était si grand qu'on ne lui voyait plus les yeux.
- Et alors ? Quelqu'un a mieux à me proposer ?
Après quelques instants de silence prudent, un renne demanda timidement :
- Et les bottes ? Tu les mets pas ?
- Je les ai oubliées, voilà !
Ce fut la consternation. Tout le monde savait que le Père Noël était particulièrement frileux des pieds, et qu'il n'endurerait pas de rester en chaussettes toute la nuit.
- Mais non je ne vais pas rester en chaussettes ! répondit-il. Simplement la tournée commencera par la petite fille chez qui j'ai oublié les bottes, voilà tout ! Alors, qu'est-ce que vous attendez !
Un claquement de langue, un vigoureux "hop-hop-hop !" et l'équipage démarra dans la nuit scintillante. En bas, minuit commençait de sonner.
Arrivé chez la petite fille, le Père Noël déposa d'abord les jouets qu'elle avait commandés, puis il prit les bottes rouges qui attendaient près de la cheminée, juste à côté des petits chaussons. Il les prit en souriant et déposa à la place un gros bisou que la fillette trouvera tout chaud en se réveillant le matin. Il y rajouta un petit cadeau supplémentaire.
Dehors les cloches finissaient de sonner les douze coups de minuit. Noël illuminait le monde.
Auteur : Michèle Joubert
Re: Contes de Noël
Il avait neigé sur Terre, toute la journée du 24 décembre. Aussi, quand arriva le soir, un manteau blanc recouvrait le sol. En haut, le Père Noël qui était un peu frileux, regardait tout cela d'un air songeur. Il savait par expérience que la nuit allait être froide. Il ne se trompait pas. Une bise glaciale se leva, gelant la neige et formant des cristaux étincelants sur le paysage blanc. - Allons donc, se dit le bon vieux, c'est le moment de rajouter une doublure de laine à mon costume et de me préparer pour la tournée. Il était 22 heures et les lutins chargeaient tous les jouets et les cadeaux dans l'immense traîneau. Dehors, les rennes se nourrissaient avant le départ de minuit. La maison du Père Noël était sens dessus-dessous. D'ailleurs plus la date de la grande nuit magique avait approché, plus le désordre avait augmenté. Il y avait des jouets partout. Il faut dire que Père Noël craignait tellement d'en manquer qu'il préférait prendre ses précautions et en avoir trop que pas assez. On en trouvait jusque dans la penderie ! Pas facile dans ces conditions d'accéder aux vêtements. Père Noël écarta du pied quelques paquets, histoire d'y voir plus clair pour prendre son beau costume rouge, mais ce ne fut pas suffisant. Alors Père Noël retroussa ses manches et fit place nette en sortant tous les jouets qui encombrait l'armoire. Peine perdue, pas de costume rouge en vue ! - Tiens donc ! Pourtant il me semblait l'avoir posé ici après ma tournée de l'an dernier… C'est ma mémoire qui doit me jouer des tours. Il referma la penderie après avoir éloigné un paquet de friandises multicolores qui gênait encore, et partit chercher le costume rouge dans l'atelier de jouets. Le bric à brac qui régnait dans cette pièce était impressionnant malgré le rangement qu'avaient commencé les lutins. On ne pouvait y marcher qu'en enjambant à droite et à gauche… Père Noël enjamba donc, déplaça, redressa et réussit à atteindre le placard qui servait de fourre-tout. - Je serais étonné qu'il soit là-dedans, mais sait-on jamais… Il n'y était pas. Ca devenait gênant cette histoire, parce qu'à force, il était dix heures et quart ! Peut-être qu'en remplaçant le costume par un survêtement… Non ! Avait-on déjà vu un Père Noël en survêtement ? Si encore il avait été rouge, mais même pas, il était d'un bleu tout ce qu'il y avait de plus bleu ! Une demi-heure de plus passa ainsi en recherches qui ne donnèrent rien. Impossible de trouver le précieux costume rouge !Alors le vieux bonhomme s'énerva. Tout ce qu'il avait réussi à trouver c'était son écharpe, une écharpe bien jolie d'ailleurs, toute douce pour passer sous sa barbe blanche… mais enfin, une écharpe ne fait pas un habit ! Quand onze heures sonnèrent à la pendule, le Père Noël se décida à appeler ses rennes. Peut-être auraient-ils une bonne idée… ça leur arrivait parfois. - Si je ne retrouve pas ce costume, c'est une catastrophe planétaire qui nous attend ! Tout d'abord les rennes crûrent à une plaisanterie, mais en voyant la tête du Père Noël, ils comprirent que l'affaire était grave. Ils étaient prêts pour le grand départ, harnachés de pied en cap, les sabots bien lustrés, les grelots au cou bien étincelants, une chaude couverture sur le dos. - Et c'est maintenant que tu nous le dis ! - Je le dis… je le dis quand je peux ! Il fallait bien que je prenne le temps de chercher ! - Mais tu as vu l'heure ! Dans trois-quarts d'heure il faut partir ! - Comme si je ne le savais pas ! Donnez-moi plutôt une idée au lieu de dire des choses qui n'avancent à rien ! - Ben, comme ça, on n'en a pas ! - Comment ça vous n'avez pas d'idée ! Comment ça ! Depuis le temps qu'on travaille ensemble pour les Grandes Nuits de Noël, c'est la première fois que je vous demande de l'aide et tout ce que je m'entends dire c'est "débrouille-toi" ! - On n'a pas dit ça. - Mais si ! Mais si ! Le Père Noël venait de se mettre en colère tout d'un coup. Le sang lui était monté au visage et il s'essoufflait à marcher vite dans tous les sens. - Je vous félicite ! Vraiment je vous félicite ! criait-il. Il y a des centaines de rennes qui voudraient être à votre place pour avoir l'honneur de tirer mon traîneau, et vous , vous êtes là à vous gratter la tête sans qu'aucune idée n'en sorte ! Bravo ! - C'est quand même pas de notre faute, gémit un renne accablé par la tournure que prenait l'événement. Si tu rangeais mieux tes affaires… - La question n'est pas là, elle est qu'il faut trouver une solution et non une raison au problème ! Pendant ce temps, les aiguilles de la pendule tournaient. Il était à présent onze heure et quart. Un renne s'avança. - J'ai peut-être le temps de faire un aller et retour en bas pour louer un costume de Père Noël, comme ils en font pour ceux qui veulent se déguiser. - Comment ça ! dit le vieux bonhomme choqué. Il y en a qui osent porter un habit comme le mien ? - C'est-à-dire que… - Quoi, c'est-à-dire ? Les rennes baissèrent le nez. Apparemment, le Père Noël n'était pas au courant du sacrilège. - Trouvez-moi une idée plus intelligente ! dit-il Subitement un renne se rappela d'une lettre envoyée il y a deux ans par une petite fille. Elle disait : " Je t'aime tellement fort Papa Noël, que j'ai pensé à te faire un joli costume pour le cas où tu abîmerais le tien pendant ta distribution de joujoux. Il est tout rouge avec des parements blancs comme celui que tu as. J'ai fait aussi un bonnet avec un gros pompon et je t'ai tricoté des gants en laine bien chaude pour que tes mains ne gèlent pas. Tu pourras le prendre quand tu passeras chez moi, il t'attendra tous les ans à côté de la cheminée avec deux grandes bottes fourrées que j'ai prises à mon grand-père et que j'ai repeintes en rouge pour être assorties.. Elles étaient noires tu comprends.. Je t'embrasse très très fort." - Et où habite cette adorable petite fille ? demanda le Père Noël Il avait l'habitude de garder dans une gigantesque armoire toutes les lettres qu'il recevait. Elles y étaient classées par commande. Il suffisait donc de savoir ce qu'avait commandé cette petite fille. Hélas, personne ne s'en souvenait. - C'est forcément un truc de fille, dit un renne. - Ah oui ? Ca c'est une remarque puissante ! dit le Père Noël agacé. Des trucs de filles, il y en a cent mille au moins ! Il jeta un coup d'œil à la pendule. Elle indiquait onze heures 25. Il ne restait plus que vingt minutes avant le départ. C'est alors qu'une petite voix retentit. - Je peux vous aider. Toutes les têtes se tournèrent vers un lutin qui s'était avancé. C'était le plus petit de tous, le plus rapide, le plus silencieux aussi. C'est à peine si on faisait attention à lui tant il était discret. - Comment t'appelles-tu ? demanda le Père Noël - Gerdinn. - Et bien Gerdinn, nous t'écoutons. Le petit lutin se redressa. - J'ai remarqué que dans les commandes, on demandait de plus en plus d'ordinateurs. Alors un jour, parmi ceux que tu préparais, j'en ai mis un de côté… Oh! pas pour moi… je n'aurais pas osé, mais pour t'aider dans ton travail. C'était il y a trois ans. Et j'y ai compilé toutes les commandes que tu classes dans l'armoire. Etonnés, le Père Noël et les rennes se regardèrent sans comprendre. - Ca fait que je peux retrouver l'adresse de la petite fille, conclut le lutin. En demandant une recherche sur les mots "costume rouge" et "parements blancs" on arrivera sur la commande de la petite fille, et donc sur son adresse. Là, le Père Noël resta sans voix. - Ne bougez pas, dit le lutin, j'en ai pour quelques secondes. Oh ! Personne ne risquait de bouger, paralysés comme ils l'étaient par la stupeur. Deux minutes après, le lutin revenait avec l'adresse. Et comme tout le monde était resté dans la position de stupeur, il frappa dans ses mains en criant : - Allez ! Allez ! Il est déjà minuit moins vingt ! C'est quand même le Père Noël qui reprit le premier ses esprits. Il attela ses rennes à un ancien traîneau qui, bien que vieux, avait au moins l'avantage d'être vide et donc rapide. Ainsi réussit-il à revenir de chez la petite fille à minuit moins dix avec le précieux costume. Pendant qu'il s'habillait, les rennes s'attelèrent vite au traîneau chargé de jouets. Les lutins redressèrent quelques paquets mal rangés, la hotte fut posée dessus. Quand Père Noël revint au traîneau, tout le monde éclata de rire. - Et qu'est-ce que j'ai de si drôle ? Il avait que si le costume était bien rouge, le bonnet avait bien le pompon, les parements étaient bien blancs, en revanche la coupe était de travers et la taille deux fois trop petite! Si bien que le pauvre Père Noël avait son gros ventre comprimé et les bras qui dépassaient des manches du costume. Par contre, le bonnet était si grand qu'on ne lui voyait plus les yeux. - Et alors ? Quelqu'un a mieux à me proposer ? Après quelques instants de silence prudent, un renne demanda timidement : - Et les bottes ? Tu les mets pas ? - Je les ai oubliées, voilà ! Ce fut la consternation. Tout le monde savait que le Père Noël était particulièrement frileux des pieds, et qu'il n'endurerait pas de rester en chaussettes toute la nuit. - Mais non je ne vais pas rester en chaussettes ! répondit-il. Simplement la tournée commencera par la petite fille chez qui j'ai oublié les bottes, voilà tout ! Alors, qu'est-ce que vous attendez ! Un claquement de langue, un vigoureux "hop-hop-hop !" et l'équipage démarra dans la nuit scintillante. En bas, minuit commençait de sonner. Arrivé chez la petite fille, le Père Noël déposa d'abord les jouets qu'elle avait commandés, puis il prit les bottes rouges qui attendaient près de la cheminée, juste à côté des petits chaussons. Il les prit en souriant et déposa à la place un gros bisou que la fillette trouvera tout chaud en se réveillant le matin. Il y rajouta un petit cadeau supplémentaire. Dehors les cloches finissaient de sonner les douze coups de minuit. Noël illuminait le monde. |
Auteur : Michèle Joubert
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